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Investir dans les forêts : la bonne idée pour votre épargne ?

(source : Lendosphère 2023)

Faut-il acheter une forêt ?

De plus en plus de Français se tournent vers cet investissement. 

Ce placement est intéressant dans une optique de défiscalisation, de diversification et de transmission de patrimoine.

Alors, l’investissement dans les forêts est-il une bonne idée pour votre épargne ?

Un marché en pleine croissance

La France a une politique favorable au développement des forêts. Il s’agit du 3e pays européen en termes de surface forestière et de ressources en bois.

Il s’agit également du premier pays européen en termes de stock de bois sur pied.

Sur l’ensemble des 16 millions d’hectares de forêts en France, 75 % appartiennent à des propriétaires privés.

La valeur des forêts est globalement en croissance. En 2022, le prix moyen d’un hectare de forêt était d’environ 4500 €.  

Comment investir dans les forêts ?

Si vous souhaitez investir dans les forêts, plusieurs options s’offrent à vous.

L’achat de parcelles

Vous pouvez directement acheter des parcelles. Pour ce faire, il est recommandé de faire appel à une société de gestion spécialisée dans l’exploitation des forêts ou vers d’autres acteurs spécialisés. Ceci vous permettra de trouver une forêt en vente et d’avoir un avis d’expert sur la qualité du bien.

Acheter des parcelles en direct n’est pas forcément un investissement qui sera rentable au bout de quelques années : il s’agit plutôt d’un placement long terme, vers lequel se tourner pour une durée d’au moins 15 ans.

Ceci peut vous permettre d’obtenir des revenus complémentaires via la coupe de bois. Il faut posséder une forêt d’au moins 80 hectares d’arbres pour que ceci puisse être vraiment intéressant.

En revanche, les forêts de 20 à 30 hectares sont également très prisées des investisseurs, notamment pour la chasse.

Enfin, il existe environ 10 millions de propriétaires de petites parcelles de forêt de moins de 10 hectares en France.

Ces dernières sont généralement héritées de génération en génération, dans une logique de transmission de patrimoine.

Les groupements fonciers forestiers (GFF)

Vous souhaitez investir dans les forêts sans forcément débloquer des montants très conséquents ?

L’option la plus abordable est de vous tourner vers les groupements fonciers forestiers (GFF).

Vous investissez alors dans une entreprise qui détient des forêts et vous percevez une quote-part des revenus générés.

Ceci permet donc à des particuliers d’investir plus facilement dans les forêts pour diversifier leur patrimoine.

Ici, des professionnels s’occupent de tout. Le ticket d’entrée est également plus faible, entre 5000 € et 10 000 €.

En revanche, les rendements ne sont pas forcément très attractifs : il est difficile d’obtenir plus de 2 % nets annuels. La revente de vos parts n’est pas forcément simple. 

La qualité du gestionnaire est essentielle pour obtenir une bonne rentabilité. Méfiez-vous des éventuelles arnaques et faites bien attention à choisir une société agréée par l’Autorité des Marchés Financiers.

Le compte d’investissement forestier et d’assurance (CIFA)

Enfin, si vous êtes un propriétaire de forêt et que vous avez souscrit une assurance contre les risques de tempêtes, vous pouvez ouvrir un compte d’investissement forestier et d’assurance (CIFA).

Ce placement vous permet de déposer toutes les sommes perçues grâce à votre forêt et de centraliser vos dépenses. Vous pouvez également l’alimenter à hauteur de 30 % du total des dépôts avec des fonds personnels. Le plafond des dépôts est de 2500 € par hectare de forêt. 

Le Compte d’investissement forestier et d’assurance (CIFA) est particulièrement intéressant car l’ensemble des sommes déposées sont exonérées d’Impôt sur le Fortune Immobilière et de droits de succession, à hauteur de 75 %. 

Choisir la forêt dans laquelle investir

Sur le marché des forêts, la qualité et les prix sont assez inégaux. Les plus cotées sont les forêts de feuillus, notamment de chênes, ainsi que celles situées dans le nord de la France. 

Le dynamisme de la filière forestière de la région a également un impact conséquent sur le prix d’une forêt. La proximité avec une grande ville et la facilité d’accès ont également un vrai poids dans la valeur d’une parcelle. La présence de bâtiments sur une parcelle influence aussi les prix.

Enfin, les forêts de plus de 100 hectares sont les plus recherchées car elles sont les plus simples à gérer et l’offre est assez limitée.

Les points forts de l’investissement dans les forêts

L’avantage premier de l’investissement dans les forêts est notamment la possibilité d’utiliser votre forêt. Ainsi, vous pouvez revendre le bois mais pas seulement. Il est possible de la louer pour des événements ou d’y installer des activités de loisirs, par exemple. 

Les rendements de l’investissement dans les forêts tournent généralement autour de 2 % nets par an, selon Les Echos, pouvant monter jusqu’à 5 %.

Ils ont notamment diminué avec l’augmentation des prix du foncier forestier. Gardez en tête que les revenus provenant des coupes sont espacés dans le temps.

L’investissement dans les forêts présente notamment l’avantage d’être une valeur refuge, non corrélé aux marchés financiers. Il offre des possibilités intéressantes de défiscalisation et de facilitation de la transmission au moment de l’héritage. 

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Les avantages fiscaux de l’investissement dans les forêts

L’investissement dans les forêts permet notamment de bénéficier d’avantages fiscaux conséquents. En voici un aperçu. 

La réduction d’impôt sur le revenu

L’investissement dans les forêts permet de bénéficier de réductions sur l’impôt sur le revenu dans le cadre de différents investissements forestiers.

Si vous faites l’acquisition de parcelles de forêts ou si vous investissez dans un Groupement Foncier Forestier (GFF), vous pouvez obtenir une réduction d’impôts de 18 % du montant de l’investissement, avec une limite de 5700 € par personne.

Vos cotisations à une assurance pour couvrir les risques de tempêtes vous donnent également droit à certains avantages.

En effet, vous pouvez déduire 76 % du montant de vos cotisations de votre impôt sur le revenu, dans la limite de 6250 € de dépenses par personne.

Enfin, vous pouvez bénéficier de crédits d’impôt pour les travaux forestiers payés par vos soins ou par le GFF, effectués sur une propriété d’au moins 10 hectares. 

À la revente, les plus-values sont exonérées d’impôt sur le revenu au bout de 22 ans de détention. Vous êtes ensuite exonéré de cotisations sociales au bout de 30 ans.

La réduction d’impôt sur la fortune immobilière

Investir dans les forêts vous permet également de bénéficier d’une réduction sur l’impôt sur la fortune immobilière. Ainsi, vous pouvez profiter d’un abattement de 75 % de la valeur de la forêt pour le calcul de votre IFI. Pour ce faire, vous devez vous engager à conserver la forêt au moins 30 ans. Vous devez également pouvoir présenter un certificat de gestion durable de la forêt.

Un placement qui facilite la transmission de patrimoine

Enfin, investir dans les forêts vous permet de bénéficier de certaines facilités dans la transmission de votre patrimoine. C’est notamment pour cette raison que de nombreuses parcelles de forêts sont détenues sur plusieurs générations.

Comme pour l’assiette de calcul de l’Impôt sur la Fortune Immobilière, seule 25 % de la valeur de votre forêt sont prises en compte pour calculer les droits de succession à verser. Ceci est donc intéressant pour réduire le montant des droits de succession.

Les risques de l’investissement dans les forêts

En investissant dans les forêts, vous vous exposez à certains risques climatiques comme les tempêtes, ou à des risques de destruction, comme avec les feux de forêt. Il est toutefois possible de s’assurer contre ces risques.

Dans tous les cas, il s’agit d’un investissement très long terme, pour une durée minimale de 15 ans. En moyenne, les forêts sont conservées 80 ans, soit plusieurs générations.

Enfin, gardez bien en tête que l’investissement dans les forêts est un placement où le capital n’est pas garanti. Ceci reste un investissement de diversification. Il ne doit donc pas représenter plus de 5 % à 10 % du total de votre patrimoine.