En créant un nouveau modèle énergétique français, la loi de transition énergétique pour la croissance verte a permis le développement du financement participatif des projets d’énergie renouvelable. Ils constituent un levier essentiel pour porter la part de ces énergies à 40% de la production d’électricité d’ici à 2030. Les territoires à énergie positive pour la croissance verte (TEPCV), soutenus par le ministère, montrent l’exemple.
Parc éolien participatif dans les Mauges
Dans le secteur de la communauté d’agglomération Mauges Communauté dans le Maine-et-Loire (49), agriculteurs et citoyens du territoire se sont regroupés au sein d’une association, Atout Vent en Chemillois, pour investir collectivement dans la création d’un parc éolien participatif.
Les citoyens-actionnaires impliqués dans ce programme ont chacun investis entre 1 500€ et 20 000€ afin de financer la construction de 5 éoliennes. Le parc de la Jacterie, dont la première éolienne a été inaugurée au mois de septembre 2016, développera à terme une puissance comprise entre 10 et 15 MW.
Pour l’association à l’origine de cette démarche participative et volontairement ouverte au plus grand nombre, le projet doit bien sûr permettre de rémunérer les investisseurs mais doit également contribuer à la promotion et au développement des énergies renouvelables locales, ainsi que profiter au territoire grâce à ses retombées économiques qui pourront financer d’autres projets primordiaux pour la mise en œuvre de la transition énergétique.
Energies renouvelables locales et citoyennes dans les Landes
Très tôt engagée dans une démarche globale de transition énergétique, la communauté de communes de la Haute-Lande dans le département des Landes (40) a créé une structure spécifique, chargée de porter les projets de transition énergétique : la SEML TEPOS de la Haute-Lande, qui inclue une coopérative citoyenne au sein de son capital (à hauteur de 25%), permettant ainsi aux citoyens du territoire d’être acteur de son développement économique et énergétique.
Rendre le territoire plus autonome en énergie
La SEML TEPOS de la Haute-Lande vise à rendre le territoire plus autonome énergétiquement. Sous l’impulsion des acteurs publics locaux, des projets d’énergies renouvelables locales sont réalisés et financés par une société d’économie mixte constituée de collectivités, d’acteurs économiques et de citoyens engagés.
La SEML assure la maîtrise d’ouvrage des différentes actions prévues pour le compte de la collectivité et centralise les revenus issus de la revente d’énergie. Les opérateurs extérieurs qui investissent dans des grandes installations (éoliennes, fermes photovoltaïques, etc…) sur le périmètre d’action de la SEML s’engagent à rétrocéder une partie de leurs installations à cette dernière.
Le citoyen au cœur de la transition énergétique de son territoire
Par le biais de la coopérative citoyenne partenaire de la SEML, les citoyens devenus actionnaires des projets peuvent bénéficier sous forme de dividendes des retombées économiques issues des énergies renouvelables, permettant à l’argent ainsi généré de rester sur le territoire et de contribuer à son développement économique.
Montage innovant pour l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits des particuliers
En s’appuyant sur le savoir-faire et la capacité opérationnelle de sa société d’économie mixte dédiée, la communauté de communes de la Haute-Lande met en place un dispositif original pour soutenir l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures des maisons de particuliers du territoire. La collectivité propose aux habitants de devenir « propriétaire » de la surface des toits accueillant les panneaux solaires, finance l’achat et l’installation de ces panneaux, puis remet aux propriétaires des chèques destinés à financer la rénovation énergétique de leur logement avec les gains réalisés grâce à la revente de l’énergie renouvelable.
Ce montage vertueux permet donc de produire une énergie renouvelable, propre et locale tout en soutenant la rénovation énergétique de l’habitat, synonyme de confort et de gains économiques pour les ménages, et de réduction de la pollution pour tous.
Pales d’éoliennes citoyennes dans le Tarn
Situé sur la commune d’Albine dans la communauté de communes Tarn et Dadou (41), le projet de parc éolien de Soulanes-de-Nore a bénéficié de l’apport financier de centaines de citoyens pour voir le jour. L’un des constructeurs de ce parc, la société Valorem, a proposé aux habitants des communes situées autour du parc de financer en partie ce projet.
3 semaines après le lancement de cette initiative, 250 prêteurs citoyens ont ainsi investis 250 000 euros pour la mise en œuvre du parc. La production prévisionnelle de l’ensemble de ce parc de 8 éoliennes est estimée à 46 GWh/an, soit l’équivalent de la consommation de 17 000 foyers et 4 140 tonnes de CO2 évitées. Il sera mis en service au printemps 2017.
A Figeac, les agriculteurs misent sur l’énergie verte
La coopérative Fermes de Figeac, située sur le territoire du Grand Figeac dans le Lot (46), a diversifié son activité classique de coopérative agricole en cherchant à valoriser tous les gisements d’énergies non fossiles présents sur le territoire. L’activité d’ingénierie et d’animation de projets énergétiques emploie aujourd’hui une dizaine de personnes au sein de la coopérative.
Des toitures photovoltaïques mutualisées
C’est avec le photovoltaïque que l’aventure a commencé, par la création d’une société dédiée, Ségala agriculture et énergie solaire (SAES). Sa raison d’être : mutualiser l’investissement dans des centrales solaires photovoltaïques installées sur les toitures de bâtiments agricoles. La mutualisation des charges et des produits (la vente de l’électricité à EDF) permet d’obtenir un financement à 100 % par les banques. Pour les agriculteurs, c’est la garantie d’un revenu régulier.
La première opération, lancée en 2008, a conduit les 110 agriculteurs, associés fondateurs de la société à investir 34 millions d’euros dans un parc photovoltaïque réparti sur 190 bâtiments agricoles et représentant 7 MW de puissance installée. En 2013, une deuxième opération, calquée sur le même montage, s’est traduit par l’installation de 140 centrales de 9 kW (60 m² par bâtiment). 200 projets de ce type sont en cours d’instruction pour une troisième opération collective qui fera appel cette fois à l’épargne citoyenne pour compléter le financement.
Un parc éolien citoyen
Le modèle citoyen et participatif a également été privilégié dans le projet de parc éolien de la Luzette. Huit éoliennes pour une puissance totale de 16 MW produisent l’équivalent de la consommation électrique de 40 000 personnes, hors chauffage.
« C’est le fruit d’un grand travail d’animation du territoire. Les habitants soutiennent le projet et nous avons observé une mobilisation citoyenne plus forte que prévue. Il y a une volonté de participer à des projets locaux », souligne Laurent Causse, responsable du service énergie de Fermes de Figeac. La coopérative, deux communes et un collectif de 180 citoyens sont actionnaires du parc éolien à hauteur de 40 %, soit un apport de 2 millions d’euros. La société Valorem, développeur du parc, est propriétaire des 60 % restants.
Du bois énergie coopératif
Le développement d’une filière bois énergie locale fournit un autre exemple de la démarche mutualiste appliquée à la production d’énergie. La société coopérative d’intérêt collectif Bois énergie Lot a été créée par Fermes de Figeac pour investir dans l’installation de chaufferies bois et vendre de la chaleur renouvelable à des établissements locaux dans un partenariat de longue durée. Une quinzaine de chaufferies sont actuellement en projet dans des écoles, les maisons de retraite, de petits groupes d’habitations ou des entreprises.
Les citoyens investissent dans l’éolien à Saint-Valiérois
Située dans la communauté d’agglomération du Grand Narbonne dans l’Aude (11), la commune de Saint-Valériois accueille un parc éolien qui se caractérise notamment par une forte implication citoyenne, que ce soit pour la phase d’études et de concertation comme pour celle de réalisation.
Le parc de 5 éoliennes de 3MW a été conçu et réalisé en associations avec les habitants du territoire qui se sont vu offrir la possibilité de prendre part au financement du projet. 60 000 euros ont ainsi été réunis via la participation de 118 citoyens. La production énergétique annuelle de ce parc est estimée à environ 38 GWh. Cela devrait permettre d’éviter les émissions de 2 500 tonnes de CO2 par an.
A Saint-Omer, les habitants font le pari du photovoltaïque
Labélisé Territoire à Energie positive pour la Croissance Verte, le Parc Naturel Régional Caps et Marais d’Opale coordonne les actions de plusieurs collectivités du Pas-de-Calais (62) dont celles portées par la communauté d’agglomération de Saint-Omer.
C’est dans la cadre de son programme d’actions TEPCV ambitieux que l’agglomération de Saint-Omer s’est lancé dans la mise en place de centrales solaires citoyennes. Sous l’impulsion de l’agglomération et accompagnés par l’association EnergEthic, un groupe de citoyens s’est ainsi lancé dans un projet de développement d’une centrale photovoltaïque sur les toits des particuliers : les « toitures d’Ambricourt ». 160 citoyens, 6 associations, 8 entreprises et la commune ont ainsi réunis 120 000 euros (dont 90 000 euros de financement citoyen) pour installer un total de 355m² de panneaux solaires photovoltaïques sur les toitures. La puissance totale installée est de 48 kW.